Marche lente pour rejoindre le sommet. Le brouillard se dissipe et laisse une clareté subite venant caresser les roches bleutées. L’herbe se pare de chaleur pâle, alors que le ciel se dévoile dans un bleu serein. Une émotion de plénitude se répend en moi. Comment dire…

Au revers de champs voisins, je perçois le bêlement lancinant d’un troupeau. Je m’ approche et me trouve comme transporté en Mongolie. Les bêtes sont attentives, certaines inquiètes. Elles bougent, s’orientent, portées par cet élan groupé, sous l’oeil discret du berger et de son chien. Multiples présences, comme autant d’échos à la vie.

Sur les bords du Léman, l’après-midi touche à sa fin. La surface du lac est silencieuse; elle renvoie une lumière argentée en teintes de bleu. Quelques pas plus loin, je découvre de curieuses fleurs dirigeant leurs corolles vers le ciel. Les pavots légers laissent passer une douce transparence à travers leurs pétales fragiles.  Ose-t-on encore respirer ?